Sécurité routière : les 18 mesures répressives du gouvernement
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- Catégorie : Sécurité routière
- Mis à jour le 22 octobre 2019
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Le Premier Ministre Edouard Philippe l'avait annoncé, les mesures sont impopulaires, mais nécessaires. Force est de constater que le Premier ministre disait vrai à en croire le plan d'action qui vient d'être annoncé par le gouvernement à la suite du Comité interministériel de la Sécurité routière (CISR), organisé en toute urgence et avancé d'une semaine. Chose promise, chose due, le gouvernement vient ainsi de confirmer l'abaissement des limitations de vitesse à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles du réseau secondaire, mais va également plus loin avec toute une série de mesures répressives destinées à endiguer la mortalité routière qui se poursuit à la hausse depuis le record de 2013 et a atteint 3.477 morts en 2016. Pour justifier la prise des différentes mesures, Edouard Philippe a commencé par rappeler que ces mesures étaient largement issues des recommandations faites par le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR). Il explique également que 90% des accidents graves sont liés à une cause humaine et que les infrastructures ou les problèmes de véhicules n'étant ainsi que des facteurs "marginaux". C'est donc bien autour des usagers et de leurs comportements que le CISR a décidé d'axer son nouveau plan d'action composé de 18 mesures, principalement axées autour de 5 grands thèmes : l'abaissement de la vitesse, la lutte contre l'alcool, la lutte contre le téléphone au volant, la sécurité des piétons et la récompense des conducteurs exemplaires. |
Sécurité Routière : 18 mesures répressives dont la Baisse de la limitation à 80 km/h, généralisation des EAD, suspension de permis pour téléphone au volant...Équipement obligatoire à motoComme les conducteurs de motocyclettes restent particulièrement touchés en pourcentage en ce qui concerne les accidents et tués, le projet est de renforcer un équipement global obligatoire à moto. Casque et gants bien sûr, mais aussi blouson, pantalon et bottes... pouvant aller jusqu'à l'airbag. L'incitation pourrait se transformer en obligatoire à horizon 2019. Renforcement de l'apprentissage en moto-écolePermis A1 et A2 modifiés, examens modernisés, la formation au permis deux-roues depuis le permis AM (ou BSR) va être renforcée. Baisse de la vitesseC'est désormais officiel, les limitations de vitesse vont être abaissées à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur toutes les routes bidirectionnelles du réseau secondaire ne comportant pas de séparateur central (Décret n° 2018-487 du 15 juin 2018). Seule exception, les routes à 2x2 voies qui n'ont pas de séparateur resteront à 90 km/h. La mesure entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Le coût de mise en place, qui n'a pas été détaillé, sera entièrement pris en charge par l'Etat. Un bilan sera mené le 1er juillet 2020 pour voir l'efficacité de la mesure et son maintien. A l'heure actuelle, le plan prévoit que cette mesure permette d'épargner entre 350 et 400 vies par an. Généralisation des Ethylotests Anti-Démarrage (EAD)Parmi les principales causes d'accidentalité, l'alcool est toujours responsable de près d'un tiers des accidents mortels. A ce titre, le gouvernement a décidé de généraliser la mise en place des éthylotests anti démarrage (EAD) pour lutter contre la récidive. L'utilisation d'un tel dispositif sera désormais obligatoire pour tous les conducteurs ayant vu leur permis être suspendu 2 fois à cause de l'alcool. En outre, lors d'une première suspension, il sera possible de conduire en installant un EAD (Décret n° 2018-795 du 17 septembre 2018). Par ailleurs, les forces de l'ordre auront la possibilité de se rendre "indétectable" sur les applications mobiles lors d'opérations de contrôle de l'alcoolémie. Le Premier ministre assure que ce "camouflage" ne servira pas pour les contrôles de vitesse. Enfin, tout véhicule sera immobilisé pendant 16 jours et de façon immédiate en cas de contrôle avec plus de 0,8g d'alcool dans le sang. Une mesure qui sera également appliquée à tous les conducteurs contrôlés positifs à un stupéfiant ou roulant sans permis. Portable au volantLe téléphone au volant est responsable de 10% des accidents. Les adeptes du texting risquent de devoir changer leurs habitudes puisque les sanctions pour l'utilisation du téléphone au volant vont très nettement s'alourdir. Désormais, le permis du conducteur sera suspendu si ce dernier commet la moindre infraction et qu'il tient son téléphone en main. Par exemple, un simple oubli de clignotant avec son téléphone en main entraînera une suspension de permis. Sécurité des piétonsLa mortalité des piétons ayant connu une forte hausse, le Comité Interministériel à la Sécurité Routière (CISR) a décidé de sécuriser les abords des passages piétons en améliorant la visibilité autour de ces derniers, notamment en déplaçant les places de stationnement. En plus, la vidéo-verbalisation pourra désormais s'appliquer à toutes les infractions relatives au non-respect de priorité vis-à-vis des piétons (Décret n° 2018-795 du 17 septembre 2018). Encourager les bons conducteursDe mémoire, c'est la première fois qu'un plan d'action de sécurité routière envisage de récompenser les conducteurs exemplaires. La répression semblerait donc ne pas être la seule option envisagée, ... bonne nouvelle. Oui, sauf que concrètement le CISR n'a décidé de rien et refile le bébé au Comité National à la Sécurité Routière (CNSR) qui sera en charge de trouver un système de récompense adéquat. |
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Les 18 mesures du plan de Sécurité Routière
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